À l’occasion de son exposition, la galerie propose une plongée dans l’œuvre récente du photographe Guillaume Zuili à travers ses deux dernières séries américaines : Joshua Tree et American Redux. 

Du désert californien aux espaces urbanisés de Los Angeles, c’est le portait de l’Ouest américain que Guillaume Zuili capture. À l’immensité des reliefs géométriques du désert de Joshua Tree répond l’équilibre des architectures modernistes. Ces compositions, imprégnées de l’esthétique minimale et expressionniste des avant-gardes, inscrivent l’œuvre de l’artiste dans la lignée de la photographie moderniste entre pictorialisme et straight photography. Puis, à la manière d’un polar des années 1950, des indices plus narratifs permettent de reconstituer le scénario déjà terminé. Entre mystère et vraisemblance, l’artiste nous invite dans une atmosphère particulière, celle d’une Amérique qui semble venir d’un temps ambigu, aussi palpable qu’absent. 

Cette esthétique graphique, presque brutaliste qui émane des photographies de Guillaume Zuili est le résultat d’une technique de révélation des images spécifique : celle du lith. Créant des noires d’une profondeur inouïe, le lith permet à l’artiste de dévoiler l’essence structurelle de ses compositions. Laissant une place à l’aléatoire, ce procédé fait émerger toute la matérialité de la photographie, son grain, sa rugosité et ses aspérités. Issus d’un savoir-faire incarné, ces tirages nous rappellent que la photographie naît du geste. À l’image de l’artiste qui modèle, Guillaume Zuili, grâce à la technique semble sculpter ses clichés, conjuguant une pluralité de temps tout en symbolisant l’image d’une Amérique légendaire, à l’allure de vestige.