L’inexpliqué – revenants

4 - 20 Février 2021
Présentation

A l’occasion du prix Camera Clara 2020, la galerie Clémentine de la Féronnière accueille l’exposition L’inexpliqué – Revenants de Stéphanie Solinas, dernière lauréate du prix du 4 au 20 février 2021.

« La photographie est l’alliée de la science : ses valeurs d’objectivité, ses capacités descriptives, ses vertus probatoires en font un instrument prisé des savants. Mais derrière cette évidence ne se cache-t-il pas de toutes autres capicités, qui feraient de la photographie un moyen d’explorer le monde intérieur ? Toute l’œuvre de Stéphanie Solinas prend ainsi à revers les lieux communs de la photographie, en réconciliant l’instrument du visible et celui de la voyance.  Le même outil ne permettrait-il pas de voir le visible et d’évoquer l’invisible ? Existe-t-il une si profonde distinction entre les phénomènes observables et ceux dont on constate les manifestations sans pouvoir encore les expliquer ? Dans cet espace de la nuance, Stéphanie Solinas invente une esthétique, celui de mondes possibles où voir, savoir, revoir se conjuguent, où les temps se superposent, les rites s’hamonisent, vivants et morts entrent en dialogue.

Stéphanie Solinas remet le sacré au cœur de l’art comme un fait anthropologique que nous avons tendance à conjurer, ou à reléguer dans le domaine de la fiction. Dans l’œuvre de Stéphanie Solinas, il s’agit plutôt d’ouvrir les consciences à l’ineffable, d’explorer notre culture de l’irrationnel pour la rendre familière, et de trouver avec L’Inexpliqué – Revenants,  l’actualité de ce que l’on appelle un miracle, c’est-à-dire à nous rendre non pas spectateur d’une chose impossible, mais témoins d’un événement invisible. Ne sommes-nous pas en effet, devenus familiers du virtuel dans le royaume moderne des images ?

En nous reconnectant aux esprits, Stéphanie Solinas fait de la chambre photographique un dispositif des plus contemporains, susceptible de nous faire douter des apparences en leur préférant les apparitions. Le fait que l’artiste ait pu emprunter la chambre photographique de Thérèse de Lisieux (collection Musée Nicéphore Nièpce) pour accompagner ses expériences, qu’elle ait ainsi exploré la Villa Médicis où Galilée attendait son procès lors de l’Inquisition, traduit la force que l’on observe aujourd’hui chez les artistes les plus avancés : donner à voir d’autres mondes possibles. »

Michel Poivert, historien de la photographie et commissaire d’exposition français.

Œuvres
Vues de l'exposition