John Myers
Exposition du 13 février 2019 au 6 avril 2019 à la galerie Clémentine de la Féronnière
Vernissage public mercredi 13 novembre (18h – 22h)
« Quel raffinement dans les lumières douces de John Myers. Peu de choses mais rien d’inutile. La distance est juste sur les personnages, les paysages intérieurs ou extérieurs. Le rapport au sujet est empreint de confiance et de respect.
Au premier abord, son travail semble servir une Angleterre éternelle, juste après les swinging sixties du portrait et de la mode, il participe à l’explosion artistique qui créera une magnifique génération de photographes documentant la société britannique qui s’épanouit dans les années 1970/1980.
Ces photographies révèlent une position enracinée chez John Myers, un point de vue politique, au sens le plus solidaire du terme, avec ceux qui sont le moins visibles. Ceux-là n’aiment pas qu’on les plaigne, ni nécessairement qu’on les raille mal-gré le fameux sens de l’humour britannique.
Son rythme est lent, celui d’une vie à observer de l’intérieur ce que d’autres ne font qu’effleurer à l’occasion d’un « reportage ». Ces photographies dépouillées, curieusement, nous ralentissent dans un aller-retour entre la beauté de l’ordinaire et la qualité de l’image. Ces photographies interrogent sans démontrer.
S’il est une mélancolie chez John Myers, il n’est pas de mauvaise nostalgie. Ici et maintenant il met en valeur ce que plus tard d’autres auraient dû écouter pour éviter un Brexit violent. Il est un véritable compagnon de route à l’humour subtil, ce qui rend ses photographies lisibles à plusieurs degrés et dans l’agréable lenteur qu’il nous propose. Dépassant la pudeur qui l’a empêché d’être propulsé à sa juste place, il était temps que son travail soit visible en France, où l’on a tant appris de cette génération de photographes britanniques. Grâce à John Myers, on trouve à se réjouir encore. »
François Hébel