True West
« Il y a presque un siècle, mon arrière grand-mère, Maggie May Jones a quitté l’Oklahoma, pour Boise en Idaho avec mari et enfants, dans une roulotte qui contenait la plupart de leurs biens. La tête pleine de rêves. Trois générations plus tard, je naîs. Les souvenirs des étés passés auprès de mon grand-père dans l’Idaho sont les plus forts de mon enfance. Le rodeo et les cow-boys, les drive-in, la descente de la rivière sur des chambres à air, l’odeur et le bruit des pistolets, et les conflits de famille ivre…L’Idaho est un état du Nord-Est des États-Unis : la capitale Boise, avec sa belle université et sa population mixte, n’accueille que 12% de la population. Dans le reste de la région, un ensemble de petites villages rurales, où dans certaines des églises, le drapeau américain flotte fièrement à côté de la croix…» Voici le décor de l’histoire photographique personnelle de cette grande photographe américaine, qui travaille dans le temps, en noir et blanc, dans une atmosphère cinématographique.
Anne Rearick est née aux États-Unis en 1960. Elle s’inscrit dans la grande tradition des photographes documentaires humanistes tels que Dorothea Lange ou Diane Arbus. Elle travaille au long cours, plongeant dans le quotidien de ses sujets aussi loin qu’ils l’autorisent. La beauté de ses images s’accorde avec le noir et blanc argentique, et le format large et carré du 6 x 6 de son appareil Hasselblad lui permet de restituer d’infimes détails : la façon dont la peau ressort, la trame de fond d’un paysage…Ces éléments forment les composants de tableaux qui deviennent impossible à dater, empreints d’une poésie permanente à l’émotion universelle. Du pays basque au Kazakhstan, Anne Rearick pose régulièrement ses valises pour photographier avant tout ce qui la touche. Représentée par l’agence VU’ depuis 1992, elle est publiée dans les grands magazines internationaux et enseigne la photographie et l’histoire du cinéma aux USA.