Fort d’une expérience de photographe et de collagiste, Jesse Willems propose la synthèse la plus originale qui soit en « emballant » ses tirages, préalablement découpés, dans des papiers chinés (d’anciennes cartes marines par exemple), puis en recomposant tel un puzzle la forme initiale de l’image. Chaque parcelle de photographie recouverte devient l’élément d’un tout rythmé de motifs géométriques qui nous rappelle l’art d’un Matisse. Mais son propos est bien photographique : reconnaissant Saul Leiter comme l’un de ses maîtres, Jesse Willems perçoit le motif dans la ville jusqu’à l’abstraction la plus radicale.
Le travail de la découpe et du recouvrement donne à chaque pièce un caractère unique, seul capable de traduire l’expérience que Jesse cherche à nous transmettre : une façon de ressentir le monde qui associe l’optique et le physique, le contemporain et la désuétude, la transparence et l’opacité, la présence et l’absence [...].
Pourquoi alors nous priver d’une vision directe de ses photographies ? Précisément pour délier le regard du réel, et voir au-delà du visible grâce à l’harmonie des formes. Jesse Willems prolonge l’état latent de la photographie : en ne la développant pas (au sens physique du terme) il nous laisse la recomposer en nous. Voilà une ode à la persistance rétinienne : ce qui demeure lorsque l’image a disparu.
Michel Poivert
Le travail de la découpe et du recouvrement donne à chaque pièce un caractère unique, seul capable de traduire l’expérience que Jesse cherche à nous transmettre : une façon de ressentir le monde qui associe l’optique et le physique, le contemporain et la désuétude, la transparence et l’opacité, la présence et l’absence [...].
Pourquoi alors nous priver d’une vision directe de ses photographies ? Précisément pour délier le regard du réel, et voir au-delà du visible grâce à l’harmonie des formes. Jesse Willems prolonge l’état latent de la photographie : en ne la développant pas (au sens physique du terme) il nous laisse la recomposer en nous. Voilà une ode à la persistance rétinienne : ce qui demeure lorsque l’image a disparu.
Michel Poivert
Drawing on his experience as a photographer and collagist, Jesse Willems offers the most original synthesis of all, “wrapping” his cut-out prints in vintage paper (such as ancient nautical charts), then piecing them back together like a jigsaw puzzle. Each piece of overlaid photography becomes part of a rhythmic, geometrically patterned ensemble reminiscent of a Matisse. And yet, Jesse Willems’ work is very much photographic: acknowledging Saul Leiter as one of his masters, he draws on the motif in the city to the point of radical abstraction.
The process of cutting and overlaying lends each piece a unique character, which alone translates the experience Jesse seeks to convey: a way of experiencing the world that combines the optical and the physical, the contemporary and the obsolete, transparency and opacity, presence and absence [...].
Why then deprive us of a direct view of his photographs? Precisely to untie our gaze from reality, and see beyond the visible through the harmony of form. Jesse Willems prolongs the latent state of photography: by not developing it (in the physical sense of the term), he invites us to recompose it within ourselves. This is an ode to retinal persistence: that which remains when the image has disappeared.
Michel Poivert